Réduire le poste ‘énergie indirecte’ L’alimentation et la fertilisation passées au crible
L’alimentation et la fertilisation minérale sont deux postes majeurs dans les consommations énergétiques indirectes de l’exploitation. À production égale, une optimisation de ces deux postes peut ainsi permettre de réduire l’impact énergétique de l’exploitation.
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« La consommation d’aliments achetés et prélevés de l’atelier culture est également fortement en lien direct avec l’énergie consommée. » (© Terre-net Média) |
La consommation d’aliments achetés et prélevés de l’atelier culture, est également fortement en lien direct avec l’énergie consommée. En effet, la production des concentrés consomme des engrais et du carburant (culture, transport). Il faut donc porter une attention particulière à ce poste.
Une meilleure efficacité alimentaire
Agir sur la surconsommation d’aliments peut se faire au travers de trois actions :
• Ajuster le niveau de concentrés en fonction des besoins physiologiques des animaux, en type et en quantité. Cela peut passer par un changement de concentré, une ration hivernale vache laitière économe ou par une augmentation du pâturage qui permet de limiter les apports de concentrés. Un moyen est de rechercher de bonnes valeurs laitières dans le choix des mères allaitantes par exemple, de manière à limiter l’apport de concentrés pour les veaux avec le sevrage.
• Valoriser les fourrages en optimisant le pâturage sur l’exploitation, en produisant davantage de fourrages de qualité, en conservant et distribuant des fourrages stockés dans de bonnes conditions…
• Produire ses concentrés céréaliers ou protéagineux sur l’exploitation, ou s’approvisionner en utilisant des ressources locales : « cela peut passer par une moindre utilisation de produits déshydratés, de tourteaux de soja importés d’Amérique du Sud car leur valeur énergétique de fabrication ou de transport est très élevée. Le tourteau de soja peut aisément être remplacé par du tourteau de colza métropolitain », expliquait Hélène Chambaut, de l’Institut de l’élevage et des réseaux d’élevage de Bretagne, Pays-de-Loire et Rhône-Alpes, le 13 octobre dernier.
Il s’agit dans ce cas de tendre, lorsque c’est possible, vers plus d’autonomie alimentaire pour réduire les coûts de transport, que ce soit pour les concentrés, mais aussi pour la paille.
Les concentrés fermiers permettent en effet d’abaisser le coût énergétique de l’exploitation : « selon leur nature ou leur origine, ils participent en effet plus ou moins au coût énergétique global de l’exploitation » (Graphique 1 ci-dessous).
Graphique 1 (© Institut de l'élevage) |
Affiner la fertilisation
Le poste fertilisation minérale représente 24 % des consommations d’énergie d’une ferme allaitante conventionnelle. Ces consommations sont liées à 85 % à l’utilisation d’azote et à 15 % à l’apport de phosphore et de potasse.
Pour réduire les consommations d’énergie indirecte sur la fertilisation, il faut revenir aux bons vieux principes agronomiques : rotation, culture intermédiaires, légumineuses, valorisation des engrais à la ferme, gestion de la fertilisation, connaissance de la valeur fertilisante de ses apports… « Par exemple, le recours aux légumineuses fixatrices d’azote permet de réduire de plus de 400 MJ d’engrais pour 1000 litres de lait. Il faut en plus penser à mieux valoriser les engrais organiques sur l’exploitation. »
Pour affiner ce pilotage, des outils existent comme la méthode des bilans azotés ou la méthode Jubil. Les études montrent ainsi que la réduction d’un excès de bilan azoté de 30 kg/ha d’azote représente une économie de 50 équivalent litres de fioul (EQF)/ha.
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